Un long dimanche de quarantaine.

C’est l’impression que j’ai à chaque sortie. Comme si, chaque jour, nous étions dimanche. Pas de cris d’enfants dans les cours d’école, peu de voiture dans les rues, aucun bus jaune… Tous les jours, à n’importe quelle heure de la journée, des parents qui se promènent avec leurs enfants. Comme si la fin de semaine n’en finissait plus. Au début, on croirait que les vacances ont commencé mais, à la longue, c’est étrange cette impression que la même journée se répète, inlassablement.

Mais apparemment, progressivement, la vie presque normale va reprendre son cours. En France, les allocutions s’enchainent, au Québec, les points de presse tendent à se concentrer sur la reprise progressive. Hier, M. Legault a annoncé une réouverture des garderies et écoles primaires le 11 mai pour le Québec, Montréal et sa région exclue. Pour celle-ci, il faudra attendre le 19 mai. Les écoles secondaires (collèges), Cégep (lycées) et universités ne rouvriront qu’en septembre. Le choix des niveaux s’explique par le fait que, pour beaucoup, les élèves à partir du secondaire utilisent les transports en commun pour se rendre en cours. Comme il faut en limiter la fréquentation, ils resteront à la maison. Aussi, ils ont moins de difficultés à suivre des cours à distance.

Pour le reste, les masques ne seront pas obligatoires, les restaurants, cafés, salles de concerts, ne réouvriront pas, les festivals sont annulés. Les rassemblements sont toujours interdits et la distance de 2m entre les personnes est maintenue. Au cours du moi de mai, les magasins seront à nouveau ouverts ainsi que les entreprises manufacturières et le secteur de la construction en génie civil. Et bien sur, tout le monde attend de voir ce qu’il va se passer ici et ailleurs après les déconfinements progressifs. De mon côté, je m’attends à ce qu’une deuxième vague nous touche moins d’un mois après la réouverture des écoles et de certaines entreprises. De ce fait, et parce qu’on ne connait pas assez le comportement du virus et les conséquences à long terme d’une contamination, nous ne remettrons pas les enfants à l’école si elle réouvre.

Le 22 avril, nous avons fêté l’anniversaire de mon père tous ensemble en visio. C’est bien la première fois qu’il est seul avec ma mère pour sa fête. Heureusement que les nouvelles technologies nous permettent de communiquer à distance. Ça a rendu l’évènement moins triste, nous avons pu passer un bon moment et bien rire malgré la distance.

La semaine dernière, nous aurions dû nous envoler pour l’Ecosse avec les enfants. C’était mon cadeau de Noël de la part de John. Nous devions faire tout un circuit sur les lieux de tournage de ma série préférée, Outlander, dont je vous parlerai dans la catégorie « série ». Autant vous dire qu’annuler a été une grande déception pour moi qui me voyais déjà à Lallybroch… Ce n’est que partie remise j’espère. Par contre, la liste des lieux à visiter va s’allonger étant donné qu’une nouvelle saison est diffusée en ce moment 🙂

Cette semaine, nous sommes en vacances. « Pour ce que ça change » comme dirait Marie 🙂 Pour ma part, juste dormir plus et pour les enfants, ne rien faire du tout! Nous leur montrons des classiques du cinéma français, la liste est longue, ça va nous occuper un moment. J’aimerai également leur faire apprendre quelques chansons que j’aime beaucoup. John a déjà mis Zoé au défi d’apprendre « Demain c’est loin » d’Iam, elle n’est pas sortie du bois 🙂 Alexandre a, de lui-même, commencé à apprendre « Nous génération », de Tryo. Vu son comportement du moment, ça lui va très bien…

L’allégorie de l’embouteillage.

L’image m’est venue il y a quelques jours. Je pensais à la situation actuelle et au manque de visibilité. Ça m’a fait penser à la route des vacances et ce moment où, alors que ça roule bien de ton côté de l’autoroute, tu vois toutes les voitures à l’arrêt dans le sens opposé au tien. Et tu continues de rouler. Et l’embouteillage n’en finit pas dans l’autre sens. Puis tu arrives au niveau des voitures qui avancent vers ce bouchon sans le savoir. Chaque fois je ne peux m’empêcher de dire « s’ils savaient dans quoi ils s’embarquent! » parce que moi, je sais pendant combien de kilomètres ils vont être coincés.

Et bien, en ce moment, j’ai la désagréable impression d’être dans une de ces voitures qui s’engagent sans savoir pour combien de temps elles vont rester coincées. Le fait est que nous ne savons pas combien de temps cette situation exceptionnelle va durer. Il est impossible de fixer une date de sortie de crise. Nous n’avons aucune visibilité. Je m’imagine alors l’an prochain me disant: « Ouf, si nous avions su que nous en serions encore au même point si longtemps après! » C’est ma plus grande crainte: être embarquée sans le savoir dans une situation sanitaire qui ne s’améliorera pas de si tôt.

Je voudrais terminer cet article par une pensée pour mon amie Marie-Chantale dont le papa nous a quitté dans la nuit de dimanche à lundi. Nous ne pourrons pas être physiquement là pour elle dans ce moment difficile. C’est ça aussi la réalité de ce que nous vivons présentement: l’impossibilité d’être là les uns pour les autres lorsque nous en avons le plus besoin. Dans ces moments, aucun message ne peut remplacer l’étreinte réconfortante des ami(e)s.

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